Re: Babets 2022
Posté : dim. 21 août 2022 14:26
Bonjour à tous,
J'ai hésité longuement à vous faire part de "mon" Babet. Hélas, je n'ai pas de photo et je n'ai pas pensé à demander aux nombreux spectateurs de m'en transmettre une.
En mai dernier, j'étais en stage Progression chez AIR&AVENTURE l'école de Jérôme CANAUD, située à LUMBIN (atterro de ST HILAIRE DU TOUVET)
Le lundi et le mardi, nous avions volé 6 fois à partir des déco de St Hilaire. La confiance m'était revenue car je l'avais un peu perdu lors d'un stage précédent qui ne s'était pas bien passé. (Ce n'était pas chez AIR&AVENTURE).
Donc, le mercredi, les conditions n'étaient pas favorables aux vols sur St HILAIRE et Jérôme nous transporte sur d'autres sites : MONTLAMBERT le matin et CHAMOUX l'après-midi.
Voici : Il s'agit d'une cascade de faits qui a conduit à l'accident. Comme toujours d'ailleurs....
1) Après les 2 jolis grands vols de Montlambert et le premier grand vol en aveugle (car du déco on ne voit pas l'atterro) de Chamoux, je pensais que nous allions nous arrêter là, pour la journée. Et puis j'ai appris que nous allions faire un dernier vol. Un peu fatigué, j'ai pensé à ne pas le faire, ce dernier vol. Et puis, l'effet de groupe aidant, j'y suis allé.
2) Jérôme restant sur l'atterro, c'est un moniteur qui nous a monté et déposé au premier chemin qui mène au déco. Et non pas plus loin, au même chemin que Jérôme nous avait fait prendre pour le premier vol. Ce premier chemin est "un mur" qui m'a physiquement éprouvé (avec mon sac de 18kgs). Ma montre indiquait 173 pulsations cardiaque à l'arrivée sur zone. (j'étais dans le rouge)
3) Beaucoup de monde au déco. Les places centrales étaient occupées, j'ai mis ma voile en bouchon sur le coté droit de la zone d'envol. Puis notre monitrice m'a étalé la voile. J'avoue que je n'ai pas vérifié visuellement mon bord d'attaque, mais seulement que mes 6 suspentes d'avant allaient bien sans clé sur ma voile. J'avais hâte de décoller pour pouvoir souffler un peu en l'air et apprécier ce dernier grand vol de la journée.
4) J'entends "Quand tu veux Pierre-Jean"; A cet instant, j'avais de l'air sur le visage, la manche à air était bien axée, il n'y avait personne devant, j'ai gonflé en dos voile, puis 2 ou 3 pas et ma voile me soulevait déjà. Puis j'ai entendu "STOP ! STOP !" mais j'étais en l'air et la voile me tirait vers les arbres à ma droite. Totalement déséquilibré, j'ai tiré les freins mais j'étais déjà à 5 mètres du rideau d'arbres. L'urgence était de mettre les jambes devant, d'esquiver le premier gros tronc d'arbre et de passer entre les troncs suivants. Puis ma voile, plantée dans les branches, m'a bloqué en même temps que mes jambes amortissaient l'impact sur un des troncs.
J'ai entendu distinctement des pilotes parler de "belle cravate", tandis que je m'affairais - avec l'aide des moniteurs - à retirer ma sellette et à dépendre ma voile.
La suite, pas de mal pour moi (enfin je pensais cela !) et un accroc sur un panneau de l'intrados de ma voile.
Conclusion : Je n'incrimine pas la monitrice et je ne lui en veux pas du tout. Je prends toute la responsabilité de l'accident à ma charge. Je ne suis plus en stage INIT, je n'ai pas à faire confiance à un regard extérieur. Je suis en colère d'avoir négligé la prévol.
Par contre, cette cravate aurait pu être décelée à temps si j'avais levé les yeux lors de la tempo. Bien sûr, on ne voit pas la clé dans les suspentes, mais une cravate se voit en une fraction de seconde.
Les moniteurs ont minimisé l'incident en rapportant à Jérôme que c'était dû à une clé dans les suspentes. Bref, peu importe !
Ce que je retiens de mes trois derniers stages, c'est que le parapente est une activité qui demande une concentration de tous les instants.
- Lors de mon stage INIT, je me suis arraché la peau des deux genoux. (Ne plus voler en short !)
- Lors de mon premier stage Prog, la coiffe de mon épaule gauche a bien souffert, j'en garde les séquelles encore aujourd'hui.
- Lors de mon deuxième stage Prog, je me suis fêlé le ménisque interne lors du contact avec l'arbre, j'en souffre encore et l'intervention chirurgicale va être nécessaire.
Nb : Je n'ai jamais pensé à faire de déclaration d'accident à la FFVL. Combien d'accidents sont réellement déclarés ????
Quant à ma voile, l'EPSILON 8 est revenue toute neuve de chez ADVANCE France (à ODEREN). Pour 600€, ils ont changé le panneau et contrôlé le calage des suspentes.
Depuis je ne l'ai toujours pas déplié. J'hésite à vendre mon matériel car je ne sais pas si je vais revoler un jour.
PJ
J'ai hésité longuement à vous faire part de "mon" Babet. Hélas, je n'ai pas de photo et je n'ai pas pensé à demander aux nombreux spectateurs de m'en transmettre une.
En mai dernier, j'étais en stage Progression chez AIR&AVENTURE l'école de Jérôme CANAUD, située à LUMBIN (atterro de ST HILAIRE DU TOUVET)
Le lundi et le mardi, nous avions volé 6 fois à partir des déco de St Hilaire. La confiance m'était revenue car je l'avais un peu perdu lors d'un stage précédent qui ne s'était pas bien passé. (Ce n'était pas chez AIR&AVENTURE).
Donc, le mercredi, les conditions n'étaient pas favorables aux vols sur St HILAIRE et Jérôme nous transporte sur d'autres sites : MONTLAMBERT le matin et CHAMOUX l'après-midi.
Voici : Il s'agit d'une cascade de faits qui a conduit à l'accident. Comme toujours d'ailleurs....
1) Après les 2 jolis grands vols de Montlambert et le premier grand vol en aveugle (car du déco on ne voit pas l'atterro) de Chamoux, je pensais que nous allions nous arrêter là, pour la journée. Et puis j'ai appris que nous allions faire un dernier vol. Un peu fatigué, j'ai pensé à ne pas le faire, ce dernier vol. Et puis, l'effet de groupe aidant, j'y suis allé.
2) Jérôme restant sur l'atterro, c'est un moniteur qui nous a monté et déposé au premier chemin qui mène au déco. Et non pas plus loin, au même chemin que Jérôme nous avait fait prendre pour le premier vol. Ce premier chemin est "un mur" qui m'a physiquement éprouvé (avec mon sac de 18kgs). Ma montre indiquait 173 pulsations cardiaque à l'arrivée sur zone. (j'étais dans le rouge)
3) Beaucoup de monde au déco. Les places centrales étaient occupées, j'ai mis ma voile en bouchon sur le coté droit de la zone d'envol. Puis notre monitrice m'a étalé la voile. J'avoue que je n'ai pas vérifié visuellement mon bord d'attaque, mais seulement que mes 6 suspentes d'avant allaient bien sans clé sur ma voile. J'avais hâte de décoller pour pouvoir souffler un peu en l'air et apprécier ce dernier grand vol de la journée.
4) J'entends "Quand tu veux Pierre-Jean"; A cet instant, j'avais de l'air sur le visage, la manche à air était bien axée, il n'y avait personne devant, j'ai gonflé en dos voile, puis 2 ou 3 pas et ma voile me soulevait déjà. Puis j'ai entendu "STOP ! STOP !" mais j'étais en l'air et la voile me tirait vers les arbres à ma droite. Totalement déséquilibré, j'ai tiré les freins mais j'étais déjà à 5 mètres du rideau d'arbres. L'urgence était de mettre les jambes devant, d'esquiver le premier gros tronc d'arbre et de passer entre les troncs suivants. Puis ma voile, plantée dans les branches, m'a bloqué en même temps que mes jambes amortissaient l'impact sur un des troncs.
J'ai entendu distinctement des pilotes parler de "belle cravate", tandis que je m'affairais - avec l'aide des moniteurs - à retirer ma sellette et à dépendre ma voile.
La suite, pas de mal pour moi (enfin je pensais cela !) et un accroc sur un panneau de l'intrados de ma voile.
Conclusion : Je n'incrimine pas la monitrice et je ne lui en veux pas du tout. Je prends toute la responsabilité de l'accident à ma charge. Je ne suis plus en stage INIT, je n'ai pas à faire confiance à un regard extérieur. Je suis en colère d'avoir négligé la prévol.
Par contre, cette cravate aurait pu être décelée à temps si j'avais levé les yeux lors de la tempo. Bien sûr, on ne voit pas la clé dans les suspentes, mais une cravate se voit en une fraction de seconde.
Les moniteurs ont minimisé l'incident en rapportant à Jérôme que c'était dû à une clé dans les suspentes. Bref, peu importe !
Ce que je retiens de mes trois derniers stages, c'est que le parapente est une activité qui demande une concentration de tous les instants.
- Lors de mon stage INIT, je me suis arraché la peau des deux genoux. (Ne plus voler en short !)
- Lors de mon premier stage Prog, la coiffe de mon épaule gauche a bien souffert, j'en garde les séquelles encore aujourd'hui.
- Lors de mon deuxième stage Prog, je me suis fêlé le ménisque interne lors du contact avec l'arbre, j'en souffre encore et l'intervention chirurgicale va être nécessaire.
Nb : Je n'ai jamais pensé à faire de déclaration d'accident à la FFVL. Combien d'accidents sont réellement déclarés ????
Quant à ma voile, l'EPSILON 8 est revenue toute neuve de chez ADVANCE France (à ODEREN). Pour 600€, ils ont changé le panneau et contrôlé le calage des suspentes.
Depuis je ne l'ai toujours pas déplié. J'hésite à vendre mon matériel car je ne sais pas si je vais revoler un jour.
PJ