Essai vol bivouac

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1 mois avant j'arrive à bloquer 15 j en accord avec ma copine. C'est court en délai mais heureusement j'avais, depuis longtemps, commencé à rassembler l'équipement nécessaire à 80%. Il faut vraiment passer des heures à éplucher des forums et autres pour trouver le bon compromis prix/poids/efficacité.
Il me manquait un vario bluetooth, j'ai pris le mipfly qui est arrivé la veille du départ (du coup pas le temps de tester), un panneau solaire qui est arrivé peu de temps avant, je n'ai pu le tester qu'au sol. Les phases de tests et réglages sont importantes aussi !
Si des gens sont intéressés je pourrais leur passer mon fichier excel avec ma liste de matos. D'ailleurs quand on pèse chaque objet et qu'on regarde la somme , je n'avais pas de balance pour peser le sac complet, mais, théoriquement, j'étais à 21 kg sans eau !
Charly dit le grok qui est venu avec moi a annoncé 12 kg pour son sac mais, comme dirait le lapin, c'est un mytho

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Je m'égare !
Donc date bloquée histoire de ne pas reculer, c'est parti. Ma copine me dépose au péage de Chanas où j'ai trouvé un BlaBlaCar pour me descendre jusqu'à Riez à côté de moustier sainte marie. Super choix du conducteur d'un California flambant neuf de prendre l'a7 le premier samedi de juillet, m'en fou c'est pas moi qui conduit .
J'arrive à Riez avec 1h 40 voir plus de retard, je m'en fiche j'ai le temps et l'aventure commence.
Il me reste dans les 40 km à faire en stop.
4 voitures plus loin en attendant 10 mn entre les voitures, j'arrive à saint André les alpes.

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Je vais me poser au camping municipal à côté de l'atterrissage qui est très bien, ombragé, piscine ( j'ai pas pris le maillot de bain !) au top.
Je vais manger au restaurant dans le centre du village, on est bien.
Le lendemain la météo est annoncée assez orageuse et Charlie ne doit arriver le soir pour un départ réel le lundi matin.
Donc je prends une navette tôt et ne prend que le matériel de vol, bon n'ayant pas de protection, je suis obligé de prendre le duvet ainsi que d'autres bricoles à fourrer sous les fesses de la Bogdan fly.
Parenthèse, cette sellette est fantastique et très très bien pensée. Notamment elle est livrée dans un sac qui a exactement les dimensions de la protection gonflable sous les fesses et le bas du dos, volume immense.
Ce qui fait qu'on prend ce sac, on met : la tente, le matelas, le duvet, la serviette, le poncho, etc etc et on glisse facilement l'ensemble dans l'emplacement sous la sellette et cela fait un mousse bag hyper efficace.
Bref, l'idée c'est de faire un vol pour se familiariser avec l'électronique et le site.
En effet je n'y suis venu que 2 fois, la première le vent m'avait impressionné et je n'avais pas décollé, la seconde, j'avais pû faire un tour du bocal en février avec Xavier ajello. Cela m'avait permis de comprendre un peu les différentes variantes pour aller jusqu'au cheval blanc tout en m'étant arrêté sur le petit sommet qui est juste devant à l'ouest.

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Donc vol en compagnie d'un pilote de zeno2 rencontré sur place, on tourne autour du déco sans arriver à faire quelque chose bien qu'on soit à plus de 2000 m, de l'ouest nous aplatit.
Cela me permet de tester le vario bluetooth mipfly solaire, il marche impeccablement bien. L'application seeyou naviter sur le tel ( je l'avais testé sur quelques vols dans le pilat mais sans vario couplé). C'est une tuerie, simple ,efficace, un fond de carte magnifique, un auto zoom hyper réactif, le flarm fanet je sais plus quoi essentiel ( voir plus loin ). C'est gratuit tant que vous ne connectez pas de vario bluetooth (donc théoriquement avec un tel/tablette qui a un capteur barométrique, ça doit être gratuit, à vérifier), moi j'ai pris l'essai gratuit 15j de l'abonnement. L'abonnement c'est un peu plus de 50€ à l'année mais je crois que je vais craquer !

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Bref tout marche impeccablement, sauf le panneau solaire donc je n'ai pas pris le temps de réfléchir à une fixation au bout du cocon, du coup il se replie constamment ! Heureusement c'est un 4 panneaux et souvent il en reste 2.
Je vole 1h 15 sur 2 panneaux et il arrive à me laisser le tel à 100% écran allumé en permanence avec gps et bluetooth avec xctrack allumé en arrière plan pour le suivi au cas ou (merci vins) et seeyou actif.
Posé, après midi détente et resto. Charly arrivera demain matin.

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Lundi matin, je plie tout et le dépêche, il va y avoir du monde et on veut prendre la première navette avec Charly.
Je vois un gars équipé léger avec un parapente en train de plier sa tente dans le camping, je vais discuter avec lui.
English obligatoire car Maurizio est italien. C'est un habitué au vol bivouac, l'année d'avant il l'a fait avec un sac de 32 kg ! Il a 56 ans. C'est presque un vieux par rapport à moi . Cette année il est à 24 kg. Sigma 11 et sock. Très très sympa on se dit que ça serait bien qu'on vole ensemble.
Je récupère Charly et heureusement qu'on y est tôt, 8h30, car la file de parapente s'allonge en attendant la navette.
On monte et Maurizio arrivera juste dans la navette suivante.

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Arrivé au déco, Maurizio m'explique une astuce pour le panneau solaire qu'il faudra que je mette en place la prochaine fois, mais surtout désolation !
Le vent est nw au déco et N en l'air ! Les pilotes qui décollent sont quasiment scotchés face au nord, même en zeno2 ! Et nous on veut aller ... Au nord !!?
Sans parler du vent quasiment constant à un bon 35 km/h au décollage qui, pour le moment, m'interdit de décoller.
On attend, on voit un pilote se faire arracher et finir derrière sans bobos et d'autres sketches. Certains pilotes redescendent en navette gentiment proposé à chaque fois par l'école .
On attend, on perd espoir, c'est tellement fort que je pense que ça doit être chaud pour poser aux différents atterrissages.
On a tout préparer au cas ou et ça prend du temps de tout ranger !
Finalement ça se calme un peu et tourne plus face, Maurizio décolle.
On attend une demi heure avec Charly et on y va en se disant on verra bien.
Je décolle le premier et paf une bonne demi aile à droite 5 m devant le déco ! Contrôle de cap Pendu dans la sellette, on s'installera après - y a des impératifs ! - installation et mise en place du panneau solaire. Charly décolle juste derrière moi.

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Ça tient assez facilement. On avance le long de la crête, Charly force le premier passage sous le vent de suite après le déco. Moi, lors de mon vol en février, je m'étais pris une grosse frontale à cet endroit là car Xavier ne m'avait pas prévenu , donc je m'écarte un peu. On est niveau crête.
Au niveau de l'antenne ça sort à 2000 m, on rattrape Maurizio.
On choisit de passer par devant car un cumulus se forme, merci les forêts où le sol a été débroussaillé !
On perd Maurizio qui monte plus haut mais se fait bien décalé vers le sud du coup.

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On sort 2400 ce qui nous permet de réfléchir, m'enfin tout seul la réflexion car je n'entends que des grésillements de la radio de Charly.
Je m'avance sur le sommet de la reyniere avec précaution, on est redescendu, vent du nord plus brise de la Bléone, j'ai peur de me retrouver sous le vent complet et de faire écraser.
Charly n'est pas loin et un peu plus bas
Ça tient, et je me jette dans le bas des pentes ouest du cheval blanc. Le col n'est pas encore franchi, il va falloir forcer le passage de l'épaule. Ça monte pas trop mal sur les faces, ce qui va me permettre de forcer. Une fois sur la face nw, ça monte proprement à 2600m, ça y est on est parti !
Instant de réflexion, je ne suis jamais passé par là mais j'ai bien étudié le truc, pas envie de marcher dans la Bléone moi ! Je vois un cumulus sur le sommet de pompe juste à côté et aucun par le chemin du carton.
D'autres cumulus sont sur le sommet de chappe et sur cette ligne de crête qui mène à l'estrop.
Donc ça sera par là.

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Malheureusement le boulet alias Charly part 100 m plus bas que moi derrière et cela finit par 1000 m d'écart à l'arrivée de la transition. Pendant que je trouve quelques petits trucs pour me maintenir vers les 2100, Charly coule au fond de la vallée malgré des choix judicieux, il change de versant pour récupérer du dynamique sans trop de succès et je le perd de vue.
Je réfléchis une demi seconde, est-ce que je vais poser au fond de la Bléone pour qu'on reste ensemble ou je continue.... Ça m'a pris une demi seconde
Je cherche d'où part ce gros cumulus, je suis un peu sur le versant sud de la crête jusqu'à ce que je comprenne qu'il part versant nord, bingo 2800.

[longfred]

Je regarde un peu autour de moi, à part pleins de vautours et planeurs, pas de parapente, je trouve le plafond au loin dans les écrins pas bien haut et assez denses, gros cumulus bloqués en développement, et surtout, il est 14h, on a décollé à midi trente, et aucun cumulus sur la crête jusqu'à saint Vincent les forts.
Par contre j'ai une rue de nuages qui part de ma position direction nw vers le pic de Bure. C'est un pari risqué car la traversée dans la plaine de Tallard risque d'être longue et dans le bleu. Je me dis c'est l'aventure place au changement de plan. J'avance de 2 cumulus sur cette axe bien perché quand j'entends Charly en radio me dire qu'il remonte à l'estrop ! Non de non il est vivant et en l'air et haut !!!
Du coup je me perche à 3100 sous/dans les barbules, j'ai glissé chef , et traverse au dessus de Seyne les alpes pour reprendre la crête de Dormillouse. Merci le flarm qui me permet de voir les planeurs et leurs altitudes ainsi que les parapentes et d'être visible sur leurs écrans, je sais bien c'est pas une science exacte et pas tout le monde est équipé.
J'arrive niveau crête et remonte facilement.
Je m'avance en direction du barrage sous un cumulus avant de traverser cela permettra d'être mieux placé par rapport à la brise. Le morgon est un endroit impressionnant que je crains. J'ai volé souvent à saint Vincent les forts mais je n'ai jamais osé traverser, grand parois, brises très fortes.
On commence à être poussé depuis un petit moment par du sw, donc la transition se passe super bien et j'arrive niveau sommet et trouve directement le thermique avant d'arriver au sommet.

[longfred]

Et là, surprise ! Qui je vois arriver 300 m sous moi, le Charly ! J'exulte (pourquoi le téléphone me propose j'encule ??) à la radio ! Je lui dis de se magner de monter pour rigoler - il me diras qu'il était dans un +5 déjà et que ça aurait été difficile de faire plus vite !
Je l'attends aux barbules à 2900.
On est les seuls à partir sur la transition du mont guillaume, depuis le départ on a croisé 1 voile, on est poussé parfaitement par le sw, ça ne dégueule pas, on fait la transition plume dans plume presque.
Couleur bleu turquoise du lac de Serre ponçon remplit à ras la gueule avec la Durance presque blanche qui se mélange en tourbillon. J'en profite pour regarder la zone incendiée de l'abbaye de boscodon ainsi que tout les troncs d'arbres retenus par un barrage flottant suite aux dernières intempéries

[longfred]

On raccroche bien le mont guillaume, il faut savoir qu'en été c'est une brise à 50 km/h au pied à Embrun, donc ça se remonte en dynamique avec des cachous à l'intérieur.
Pas hyper confortable donc !
On est content de rentrer dans la vallée des gourniers en étant calé en bordure des gros cumulus à 2900.
J'explique à Charly qui est un tout petit peu devant et plus bas où il faut aller, maintenant je connais très bien !
Et là j'entends le squale faire un essai radio dans le pilat, un petit coucou réciproque et on continue.
À cet endroit là, il faut sauter une ligne de crête qui fait barrage et qui oscille entre 2600 et 2700. On vise le sommet à 2700 qui est coiffé d'un cumulus, j'arrive niveau crête et me met directement à cheval dessus, ça remue un peu mais ça monte, Charly un peu plus bas sort bien aussi.
Un regard sur la face ouest du sommet de l'aiguille qui m'a coûté une cheville en parapente il y a 24 ans pour conjurer le sort !
Et on s'avance pour forcer un peu la brise venant d'ancelle.

[longfred]

On se recale sur une convergence et passe à côté sur sommet de la grande autane, un cumulus est bien actif sur la petite autane mais j'ai peur de me faire trop descendre pour aller le chercher.
Chercher pas j'ai eu 97% des leadings points sur cette manche, normal Charly ne connaissait pas le coin, j'ai fait guide touristique.
Du coup je me place mal, mi en direction de la petite autane mi transition vers les richards, heureusement ça porte bien.

[longfred]

Connaissant les richards je sais que la brise est forte et qu'une fois installée elle empêche toute extraction, je vise donc au vent du décollage les falaises.
On arrive sur le haut du bas des falaises et j'applique le même principe qu'au mont guillaume, monter tout droit tout en s'échappant de la brise, je sais que plus loin ça montera et en plus il y a un gros cumulus. Cela se passe sans problème et on avance tout en montant pour se mettre en altitude de croisière avant la première transition du cuchon au banc de Peyron. 2900 au nuages, parfait.
La moyenne depuis un petit moment monte rapidement, ça s'enchaîne très bien, le vent est pile bien en direction et force, comme souvent le premier jour de vent du Sud par là bas.
On arrive 100 ou 200 sous le sommet du banc de Peyron, on se rapproche des faces mais même pas besoin d'enrouler qu'un +4 nous aspire du noir au dessus, pas de danger, on est en bordure, on s'éloigne juste un peu, pas un virage et on repart au plafond que demander de plus ?

[longfred]

Le grun de saint Maurice, une formalité, on se colle en face ouest à l'abri du vent et ça monte tout seul, des couleurs de fou avec les faces ouest qui commence à s'oranger, les écrins sauvages avec de gros cumulus à base à 3000 noir dessous blanc au dessus et nous en bordure de tout ça. J'avoue être trop concentré pour avoir pris une photo mais j'aurais dû ! En plus à se moment là on est littéralement stabilos dans stabilos avec Charly mais le coin pourrie de notre dame de la Salette est en vue et on va éviter de s'y tanker !

[longfred]

J'interdis à Charly de poser dans ces beaux alpages, c'est déjà très pénibles d'arriver à monter quand on arrive par dessus, alors en y décollant !

[longfred]

On remonte un peu en se faisant brasser car on est limite sous le vent de la crête à l'ouest. On se jette sur le coireau, je connais les 2 astuces de raccrochages, étant assez haut je vise directement le bas des alpages face ouest. Mais dans la transition j'aperçois une zéolite 2 en train de monter par l'autre option qui consiste à s'aider de la brise d'Entraigues, puis basculer sur la face sud et forcer pour repasser au vent sur la face ouest.
J'ai un peu plus de hauteur que Charly, la raccroche en brise marche bien et la face sud avec le météo aussi.
Je fais une erreur de fatigue en me disant que la face ouest sera meilleure et force au ras de l'épaule la bascule.
La face ouest ne donne pas grand chose car je suis poussé par le vent du sud et le début de brise forte de la vallée de la morte.
Je guette Charly pour voir si il arrive à basculer en ouest et ne le voit pas.

[longfred]

Je trouve un truc qui monte un peu et vois apparaître mon Charly qui arrive, ouf. On sort presque le plafond mais grosse dérive de Sud.
Pendant la montée j'observe le point suivant et celui d'après : le taillefer et Chamrousse.
Le premier a plusieurs plafonds dont un bas, je ne comprends pas trop pourquoi mais les nuages ont une base plus déchiquetés.
Le second à aussi des bases déchiquetés et plus basses.
Ça ne m'inspire pas, erreur.
Je décide de passer par l'alpe du grand serre car là bas, j'y suis déjà passé une fois, contre 2 fois par le taillefer et surtout il y a une rue de nuages propre.
J'arrive niveau sommet Sud, ça descend un peu en face ouest jusqu'à ce que je m'abrite et remonte.
Je refais dans les 2300, je peux encore sauter sur le taillefer, j'hésite entre les 2 et forcément ça finit par me poser dans les alpages.
Mince j'ai encore perdu Charly depuis le coireau mais, une fois au sol

[longfred]

Je vois une ombre arrivée, je lève la tête, Charly qui vient posé !
Hyper content de notre vol, 138 km !!!
On descend s'installer au col du parché car il est déjà 18h ! 5h30 de vol, pas trop fatigués. Charly me dit :"comme vol de reprise après 20 h de vol depuis 2 ans je suis pas trop rouillé !"
Pareil pour moi, ça faisait une éternité que je n'avais pas fait 140 km ! Si j'ai 30 h de vol depuis le début de l'année c'est gros max !
Attention je n'encourage pas du tout ça ! On sait le faire, on connaît nos ailes par cœur et on a étudié où on met les pieds et, pour finir, on saura dire stop !
Bref,
Je n'ai pas mangé ni bu depuis 9h du matin, donc boire et manger l'énorme sandwich que Charly a attrapé in extremis puisque tout est fermé le dimanche et lundi matin tôt !
Mission, une fois les tentes plantées, trouver de l'eau.
On descend, versant est, sur 150m de dénivelé, une ravine jusqu'à trouver un petit filet d'eau.
C'est un parc à moutons donc on utilise mon filtre à eau jamais testé , ça va il marche !
Remonter, Charly s'installe dans son tarp et va le tenir toute la nuit dans le vent !