Bonjour,
Vous trouverez ci-dessous un retour d’expérience, sans prétention, du stage SIV que nous avons suivi avec Sylvain et Vincent chez Flyeo.
Pour repréciser le contexte, je m’interrogeais sur l’intérêt de ce type de stage suite aux discussions avec les pilotes de SVP après leur stage. Ils m’avaient parlé d’oreillette mal placée avec écoute des consignes difficiles, acouphène pendant 15 jours à cause du volume qui défonçait le tympan, attache du casque précaire, pilote à l’eau, pression au décollage pour aller vite, ... Mais d’un autre côté, des pilotes m’encourageaient au contraire à faire un stage de pilotage (SIV).
Du coup une fois inscrit et dans la salle de formation, j’ai évoqué mes doutes lors du tour de table et le souhait d’avoir une progression lente mais crescendo tout au long des runs.
Un stage de qualité, c’est avant tout des élèves et des formateurs.
Coté élèves, nous étions huit avec un panel très diversifié.
- Un Argentin acrobate survolté qui enchaine les misty, sat asymetrique, sat anti rythmique, mac twist, comme moi les pains au chocolat le matin. Je peux vous parler du délice de la double couche de chocolat dans le petit pain, mais en ce qui concerne le reste c’est toujours un mystère. En tous cas, ce pilote bien sympathique possiblement sous cocaïne était déjà en vol pour son run alors que nous n’étions pas encore tous descendus de la navette.
- Un autre acrobate, asiatique cette fois-ci, peut être venu d’un bateau perdu à Annecy qui a cherché pendant deux jours le point d’Heli sans le trouver mais qui nous a montré sa maitrise d’autres manœuvres qu’un pilote pépère comme moi n’imagine même pas.
- Un voltigeur Lyonnais qui me donnait l’impression de dormir tout le temps avant que je ne réalise qu’il visualisait mentalement ses figures dès qu’il en avait la possibilité.
- Un pilote accompagné qui nous a prouvé une fois de plus, si cela était encore nécessaire, que de jolies femmes apprécient souvent des qualités, chez leur conjoint, autres que physiques. Comme qualité parmi d’autres insoupçonnées, il est évidemment très bon pilote. Lui a trouvé le point d’heli et a enchainé les tours avec brio dans un calme Olympien même si cet adjectif ne le caractérise pas dans sa totalité (j’ai néanmoins beaucoup de respect pour ce gars adorable).
- Un Vertacomicoriens (habitant du Vercors) qui enchainait avec un moral d’acier infaillible et imperturbable les décrochages et autres manœuvres avec une Zeno qui a tout de même terminé trempée à cause de l’ouverture intempestif d’un secours.
- Je ne présente pas sylvain et vins que tout le monde connait.
Coté formateurs, ils étaient deux,
Il y a une mention spéciale pour Julien qui a réussi à nous faire décoller en sécurité le deuxième jour avec vent arrière travers droit pour les deux premiers vols du matin et fort vent arrière gauche pour le quatrième vol.
Ensuite il y a Fabien, un composé étrange entre un maitre Jedi et Paul Atreides, le Kwisatz-Haderach, aboutissement ultime du programme génétique des bene Gesserit (La saga de Dune). En effet lorsque vous entendez le chuchotement de sa voix à l’oreille alors qu’elle monte du fond du lac « Bras Hauts », et bien que ce soit l’acrobate exalté ou le pilote papy que je suis, tout le monde s’exécute de façon inconditionnelle sans résistance dans le quart de seconde qui suit. Sa vision presciente augmentée par l’épice, sans qu’il en ait les yeux de l’ibad, permet de sortir d’un mauvais pas avant qu’il ne se produise. La pédagogie certaine d’un passionné capable de minimiser (en ce qui me concerne) les 90% de mauvaises manips et de rassurer et féliciter sur les 10% restants (même s’ils sont issus du fruit du hasard) pour booster sur le « run » suivant tout en respectant ma volonté de faire une pyramide progressive jusqu’au premier couac (7 eme vol pour ma part) avant de redescendre d’intensité sur le 8 eme. Il faut garder un dernier vol plus cool pour finir sur une touche très positive comme dans toutes les séances d’entrainement.
Pour revenir aux oreillettes évoquées au début, la bloquer sous un bandeau est vraiment efficace car elle ne bouge plus même avec un casque de montagne qui ne recouvre pas les oreilles. Du coup pas besoin de mettre le volume à fond car le bandeau estompe aussi le bruit du vent. J’avais aussi ajouté un élastique puissant qui tenait la prise jack sur la radio pour éviter qu’elle ne se déloge dans le sac étanche en tirant sur le fil.
Les debriefs de Fabien sont évidemment très pertinents et adaptés à chaque pilote et j’ai beaucoup appris en deux jours. Par exemple, une voile homologuée A+ encensée par la presse spécialisée pour une marge de surpilotage hors norme nécessite tout de même un pilotage précis et réfléchi lorsque l’on sort des manœuvres de certifications et du domaine de vol. 6 cm de freins extérieurs de trop ont fait rater une manœuvre et ce n’est pas une grande marge de débattement à la commande.
https://youtu.be/-LWE8xW7b2c (video de 52 secondes avec le couac en seconde partie)
Ceux qui auront eu la patience d’aller jusqu’à la fin du texte et de mon délire (pour excuses, je prononcerai mon ennui puisqu’il pleut et qu’il fait froid), j’ai vraiment apprécié ces deux jours et je projette de me réinscrire 2 ou 3 jours en 2020 pour un autre stage de pilotage même si je sais que je resterai sur des manœuvres de « papy » que j’assume totalement puisque je le suis. Ce serait cool de privatiser Fabien pour un stage SVP.